Retour souvenir à la source de la Saône – à Vioménil.
(Article de Patrick Huet, écrivain.)
La Saône à pied de Vioménil jusqu’à Lyon.
J’avais eu ce grand privilège de longer toute la Saône à pied, en partant de la source à Vioménil pour terminer à son embouchure à Lyon.
C’était il y a longtemps, en 2001. Depuis, si j’avais foulé à plusieurs reprises le confluent (non loin de chez moi, je l’avoue), je n’avais pas pris le temps de revenir à la source et de voir d’un regard neuf ce qui fut le point de départ de mon aventure.
Un retour à la source tant attendu.
Douze ans après ce merveilleux périple, me voici donc de retour en Lorraine, plus précisément dans le département des Vosges.
Près de Vittel et de Contrexéville.
La Saône prend sa source à Vioménil, un petit village du canton d’Epinal. Il est intéressant de noter que Vioménil se situe à environ 25 kilomètres de deux villes réputées pour la qualité de leurs eaux : Vittel et Contrexéville (Contrex).
J’espérais du soleil pour mon retour. La pluie arrosa mon départ de Contrexéville.
A partir de Bainville-aux-saules, les gouttes se raréfièrent pour finir par disparaître complètement. La couverture de nuages se disloquait sous la poigne du vent, laissant apparaître de grandes plages bleues.
Les villages se succédaient : Pont-les-Bonfays, Lerrain, Escles, et enfin Vioménil.
Enfin à Vioménil.
Lors de ma première venue, je n’avais pas pris le temps de visiter la commune, trop préoccupé par la source, et surtout par mon grand voyage le long de la Saône.
Le village est fleuri. Les façades inondées de fleurs sourient à l’été. La signalisation parfaite nous indique à tout moment la direction de la source.
La source de la Saône, douze ans après.
J’y parvins sous un soleil éblouissant.
Ce qui me frappa c’est l’étroitesse de la petite rigole qui canalise l’eau de la source en son premier ruisseau.
Le vol des années avait happé de ma mémoire la modestie de ses dimensions. Le ruisseau était large de combien ? De la longueur de mon pied, peut-être, guère plus.
A droite, toujours planté dans la pelouse, le menhir qui symbolise l’emplacement de la source,et des tables de bois, comme celles des aires de repos, pour pique-niquer ou se reposer.
La pelouse finissait plus loin, au bout d’un terrain plus élevé qui constituait une nouvelle terrasse couverte d’herbes elle aussi.
Au-dessus de la source s’élève une plaque dont je n’avais pas remarqué la gravure à l’époque. Elle porte l’inscription « Dea Sagona » (la Déesse de la Saône=.
En ce jour, la source me paraissait tout aussi frêle que lors de mon premier passage, ne libérant que quelques gouttes avec parcimonie. Le débit n’avait pas varié durant toutes ces années. Ni plus ni moins qu’il ne l’était auparavant. Une poignée de guêpes venaient s’y désaltérer, exactement comme dix ans plus tôt.
Je cherchais le premier affluent de la Saône, ce petit ruisseau au débit plus prononcé que la rivière mère. Il avait disparu. Sans doute la route avait-elle était refaite et coulait-il désormais dans une canalisation souterraine qui le menait directement au lavoir.
Vu la quantité d’eau qui se déversait dans ce lavoir (quantité très relative quand même) en comparaison de celle de la Source, il était clair qu’un autre ruisseau impulsait aux premières gouttes de la Saône un débit plus important.
Au loin, des prairies.
En contrebas du lavoir, une grande mare que je n’avais pas remarquée non plus lors de ma première venue. Sur un grand panneau, il était peint ces deux mots : « la Saône ».
La Saône entre prairies et forêt.
La suite du parcours n’avait pas changé. Comme la dernière fois, juste après le lavoir, le ruisseau traversait des propriétés privées, des fermes.
J’ai voulu suivre le chemin que j’avais parcouru il y a douze ans. Ce fut tout sauf facile.
Au départ de mon périple, quand j’effectuais la descente de la Saône, j’avais été guidé par les habitants jusqu’à l’endroit où l’on pouvait marcher aisément au bord du ruisseau. J’avais donc accordé une attention peu soutenue aux aléas du terrain.
Aujourd’hui où je venais incognito, il me fut plus difficile de retrouver le cours du ruisseau après avoir contourné les fermes.
Quelques pas et quelques photos plus loin, et je laissais le ruisseau s’enfoncer davantage dans la forêt pour retourner dans le village.
En conclusion.
Un charmant village que celui de Vioménil, très fleuri dont le coeur abrite un parc d’un vert somptueux éclairant la source de la Saône.
Note au sujet de l’auteur.
Le voyage à pied le long de la Saône a donné lieu à la publication d’un livre « Descente de la Saône à pied, histoire d’un Fleuve-trotteur » (carnet de voyage) que l’on peut trouver chez les libraires ou chez l’éditeur bod en cliquant ici.