Testez vos connaissances sur Séquana déesse de la Seine.

Jeu de questions réponses.

Testez vos connaissances sur Séquana la déesse de la Seine. Et découvrez par la même occasion quelques informations insolites sur Séquana ainsi que sur la source de la Seine.

1 – Qui est Séquana ?

Facile. C’est la déesse de la Seine.

2 – Où réside Séquana ?

Aux sources de la Seine.

Plus précisément, les Gaulois lui avaient érigé un temple (aujourd’hui en ruines) à l’intérieur d’un grand domaine aux sources de la Seine.

3 – La déesse de la Seine est-elle la fille d’un autre dieu ?

Non.

La déesse de la Seine est née de la mythologie gauloise, notamment de l’idée que certaines sources, particulièrement abondantes ou d’aspect remarquable, abritent une entité de nature spirituelle, c’est-à-dire une divinité protectrice.

Cette divinité, Séquana, ne doit donc son existence qu’à elle-même, à sa propre nature. Elle n’est engendrée que par sa propre nature. Séquana est née déesse sans aucune précision de leur part. (les documents sont d’ailleurs inexistants à ce sujet).

Alors pourquoi certains parlent-ils d’un dieu romain ?

Vous verrez parfois sur certains sites que Séquana serait la fille d’un dieu romain. C’est une histoire forgée de toutes pièces par un romancier (Bernardin de Saint Pierre), pour les besoins de sa narration dans un de ses livres de fiction. Du reste, il ne s’agissait ni de Séquana ni d’une déesse de la Seine (aucune des deux n’avait encore été découverte à son époque). Il parlait d’une nymphe de la Seine à laquelle il n’attribuait aucun nom. Tout comme d’autres auteurs évoquaient la nymphe de la Marne ou la nymphe des Tuileries dans leurs oeuvres. C’étaient des personnages de fiction créés pour leur histoire.

Ainsi Bernardin de Saint-Pierre ayant mis en scène une « Nymphe de la Seine », plusieurs personnes n’ont pas remarqué qu’il s’agissait là d’une histoire inventée et l’ont reprise sur leur site en présentant cette nymphe imaginaire comme étant Séquana, créant ainsi une confusion avec l’histoire réelle de Séquana.

Vérifier les sources.

Si ces personnes avaient eu le réflexe de vérifier leur source, en l’occurrence consulter dans une encyclopédie la généalogie du dieu romain en question (combien d’enfants et lesquels), elles auraient d’elles-mêmes rectifié leur erreur. (Ne leur jetons pas la pierre pour autant, il nous arrive à tous de commettre une erreur. Il y a toujours une expérience et une leçon à en retirer.)

Conclusion. Une erreur a beau être répétée dix fois ou davantage, cela n’en fait pas pour autant une vérité. Il faut acquérir le réflexe de vérifier la source d’une information. En l’occurrence, un ouvrage encyclopédique écrit par des universitaires ou des chercheurs sérieux décrivant la généalogie des dieux de la mythologie grecque ou latine, ou encore gauloise est une source de référence. De même que les rapports de recherches archéologiques.

4 – Séquana est-elle une nymphe ou une déesse ?

C’est une déesse.

Rappelons à ce propos qu’une nymphe est une divinité mineure dans la mythologie grecque et latine. Elle vit librement dans la nature. Et surtout, on ne lui dresse pas de temple.

Vu les dimensions du temple dédié à Séquana, vu aussi le grand nombre de pèlerins qui se déplaçaient uniquement pour se rendre auprès de Séquana, alors, oui, il s’agissait pour les Gaulois d’une déesse de toute première importance.

5 – Séquana est-elle une déesse romaine ou gauloise ?

Séquana est une déesse gauloise.

A ce propos, il vous suffit de consulter le tableau des dieux romains et des déesses romaines pour vous en apercevoir immédiatement.

Nous pourrions être plus précis en relatant qu’il s’agissait d’une déesse gauloise dont le nom a été romanisé en Sequanae avec l’arrivée des Romains après la conquête de Jules César. Sequanae est donc un nom gallo-romain, le nom gaulois de Séquana ne nous est pas parvenu.

6 – Comment sait-on que la déesse de la Seine s’appelait Séquana ?

Parce que de nombreux objets (sculptures, stèles, vases, bijoux, etc.) gravés au nom de Séquana ou Sequanae furent découverts dans les ruines du temple lors des fouilles archéologiques aux sources de la Seine. Nous n’avons aucune autre trace antique de Séquana, nulle part ailleurs.

Les Gaulois ne pratiquant pas l’écriture, nous n’avons également aucune trace de la façon dont, eux, appelaient « Séquana » avant la Conquête romaine.

7 – Quels sont les pouvoirs de Séquana ?

Les Gaulois attribuaient à la déesse de la Seine le pouvoir de guérison (tous les maux quels qu’ils soient) et celui d’exaucer les voeux.

8 – Quel est le visage de la déesse de la Seine ?

A l’heure actuelle, il n’existe qu’une supposition, mais pas encore de certitude absolue, que telle ou telle sculpture serait une représentation de Séquana.

Revenons sur les faits.

Les archéologues ont découvert lors des fouilles dans les ruines du temple de Séquana deux sculptures dont tout (la posture, la gestuelle, etc.) indique qu’il s’agirait de représentation de la déesse. Toutefois aucun nom n’étant gravé sur ces oeuvres, et en l’absence de toute autre indication, il reste toujours une possibilité, quoiqu’infime, que ce ne soit pas le cas.

En conclusion. Il s’agit très probablement des sculptures de Séquana, Mais nous n’en sommes pas sûrs à 100 %.

Détails des sculptures.

– La première sculpture (en pierre) n’a plus de tête. Elle a été vandalisée, fracassée. Il manque une partie des bras. Il ne nous en reste que le buste, un bras et le ciselage du vêtement. Donc : pas de visage.

Le visage de Séquana.

– La seconde est entière. Il s’agit d’un bronze, visible au musée archéologique de Dijon. Il est en parfait état et nous montre la déesse de la tête au pied. Elle présente un beau visage, rempli mais aux traits fins, relevé d’une mèche de cheveux.

Remarque.

Une troisième sculpture pourrait prétendre au titre de représentation de Séquana. Cependant, elle n’a pas été découverte dans les ruines du temple, mais dans une autre vallée, dans un petit village à 48 km  (par voiture) des sources de la Seine, à Gissey-sur-Ouche.  Ce qui signifie que l’on ne peut rien en conclure à ce sujet. Toutes les options restent ouvertes. Ce pourrait être une sculpture de Séquana (apportée ici pour échapper aux armées déferlantes) tout comme ce pourrait être la représentation d’une haute dame particulièrement influente dans la région.

A noter.

Ces trois statues datent du temps des Gaulois.

Depuis 1867, des artistes ont créé différentes représentations de Séquana, appelée parfois déesse fluviale. Il s’agit d’oeuvres contemporaines basées sur leur inspiration créatrice.

En fait, nul ne sait vraiment comment les Gaulois se figuraient la déesse de la Seine.

La seule représentation que nous en ayons se trouve au musée archéologique de Dijon, où l’on peut admirer Séquana dans sa barque fluviale (celle que nous supposons être Séquana).

9 – Depuis quand parle-t-on de Séquana ?

Les Gaulois, lors de la fondation du temple (entre – 30 et – 10 avant J.-C.), parlaient bien sûr de Séquana. Ils gravaient aussi son nom.

Toutefois, après la destruction du sanctuaire par les armées (IV° siècle après J.-C.), plus personne ne mentionna le nom de Séquana. Elle tomba dans l’oubli total.

Aucun lettré, aucun historien, personne nulle part ne savait qu’il existait une déesse de la Seine et que celle-ci s’appelait Séquana.

Il a fallu les fouilles archéologiques de 1836 menées par Henri Baudot pour que soient mis au jour le sanctuaire et le temple et qu’on découvre avec stupéfaction que celui-ci était dédié à une déesse, laquelle portait le nom de Séquana.

Séquana était tombée dans l’oubli depuis près de 1 500 ans.

Ce n’est donc que depuis 1836 que l’on parle de la déesse Séquana.

– Si vous souhaitez découvrir les détails complets, dates, lieux, etc. de la façon dont s’est construit le mythe de la nymphe de la Seine, un ouvrage aborde ce sujet spécifique.

Vous aurez ainsi le cheminement complet de cette création, ainsi que différents événements insolites ayant conduit à la confusion de la nymphe de la Seine avec Séquana.

Cet ouvrage s’intitule « Séquana nymphe ou déesse de la Seine? » . (Cliquez sur le titre pour accéder à la page.

Il se présente sous forme d’un petit livre de 50 pages au prix de 6 euros. (Tarif réduit pour les achats en ebook).

Un livre sur Séquana.

Pour aller plus loin et en découvrir davantage sur Séquana et l’histoire des sources de la Seine, voici un livre consacré à cette étude.

Il s’intitule : « Le fabuleux passé des sources de la Seine » . (Cliquez sur le titre.)

Pour en savoir davantage sur le fleuve lui-même, nous vous invitons à consulter la page ci-dessus intitulée tout simplement « La Seine ».