Qu’est-ce qu’un confluent ? Plus que ce que vous en pensez.

Définition : Un confluent désigne le point précis où deux cours d’eau se rejoignent. Que ces cours d’eau soient importants ou non, abondants ou pas.

Confluent de la Seine et de la Marne. Patrick Huet

Il peut donc s’agir de la rencontre de deux grandes rivières, d’une rivière et d’un fleuve ou encore de deux voies d’eau très modestes.

Deux cours d’eau qui se rejoignent.

Il est de fait que l’on parle davantage du confluent de deux grands cours d’eau au débit imposant que celui d’un ruisseau et d’une rivière.

La raison en est bien simple. Deux larges cours d’eau façonnent profondément le paysage. Par ailleurs, on ne peut pas continuer de suivre la berge d’une rivière quand une autre la rejoint. Il faut bâtir un pont ou d’autres ouvrages pour la traverser.

Confluent de rivières ou de ruisseaux ?

Le confluent d’une rivière et d’un fleuve ou celui de deux rivières impressionne donc le regard. On y prête attention. Leur largeur requiert des travaux de la part de l’homme ou une modification de son cheminement. Pour l’une ou l’autre de ces raisons, cet emplacement marque l’esprit.

Ce n’est aucunement le cas pour un ruisseau. Il suffit d’une enjambée pour le franchir, sans oublier que le passant ou le marcheur d’occasion en ignore souvent le nom.

Cela dit qu’il s’agisse de rivières ou de ruisseaux, que leur lieu de rencontre soit d’une largeur impressionnante ou de la dimension d’une enjambée, à partir du moment où deux flux se rejoignent, il s’agit d’un confluent.

Deux cours d’eau non stagnante.

Il est à noter que l’eau doit être en circulation dans les deux cas. Deux flux : deux voies d’eau qui circulent.

On ne peut donc parler de confluent quand un cours d’eau se jette dans un lac puisque les flots de ce dernier sont stagnants. En ce cas, on parle de l’embouchure de ce cours d’eau, exactement comme pour la mer.

Concept et définition de base de confluent.

Le concept de confluent, c’est le point de rencontre de deux flux en circulation, qui fusionnent et continuent de circuler en un flux unique.

Soulignons-le encore : le confluent c’est l’endroit de la rencontre des deux flux, mais le concept implique que l’eau continue de circuler après la rencontre et ne s’arrête pas comme dans un étang. Au-delà du point de rencontre, la nouvelle voie d’eau sera, selon le cas, un nouveau ruisseau un peu plus large, une rivière ou un fleuve.

Quelle est la forme d’un confluent ?

Peut-être avez-vous une idée très précise de la forme d’un confluent si d’aventure vous vivez à proximité de l’un d’eux. Il vous semblera alors étonnant qu’il puisse adopter d’autres formes que celle que vous connaissez.

Voyons-les en détail.

Les pointes ou les « Y ».

Vous remarquerez que souvent (mais pas toujours, il existe des exceptions), les grandes voies d’eau se rejoignent (on dit qu’elles confluent) en formant une pointe. L’une à droite, l’autre à gauche. La langue de terre au milieu étant quasiment biseautée en forme de pointe au fil des siècles.

Les deux cours d’eau en se rejoignant dessinent alors un « Y » dont les branches peuvent être resserrées ou élargies selon l’angle où les deux flux convergent.

Parmi ce type de confluent, nous avons celui de la Saône et du Rhône, de l’Arve et du Rhône, de la Marne et de la Seine, de l’Yonne et de la Seine. Etc.

Le chapelet d’îles.

En ce cas de figure, les deux cours d’eau ne se rejoignent pas en un lieu unique, mais par une série de chenaux traversant la langue de terre qui les sépare. Il s’agit en fait d’une suite d’îles ou d’îlots qui s’étire parfois sur une longue longue distance. Les eaux des deux cours d’eau se mélangeant et se brassant entre les différentes îles.

Le confluent du Rhône et de la Saône se présentait ainsi autrefois, jusqu’à ce que Monsieur Perrache décide d’agrandir l’espace constructible au sud de la presqu’ile de Lyon. A la suite de grands travaux, il fait combler les différents chenaux, les différents bras qui séparent le chapelet d’îles pour leur donner unité et stabilité. Disparurent ainsi les îles du confluent pour une unique pointe (sur la dernière île) et naquit alors le quartier Perrache où se situe la gare du même nom.

Le delta.

Il arrive qu’un cours d’eau en rejoigne un autre non pas en une seule voie d’écoulement, mais en se divisant en plusieurs bras. Ce cas se présente surtout lorsque le terrain est plat et le courant faible.

Le cours d’eau a tendance alors à se laisser détourner par la moindre petite butte ou élévation, même modeste, du terrain. L’eau passe à droite et à gauche de cette élévation et crée ainsi deux bras. En certains cas, il peut même avoir davantage de bras si le terrain comporte plusieurs élévations entrecoupées de parties planes.

Le sol entre les bras est spongieux si le terrain est peu élevé par rapport au niveau de l’eau. Il sera sec dans le cas inverse ou en période d’été ou de basses eaux.

Exemple de confluent en delta : l’Ain. La rivière « Ain » rejoint le Rhône (rive droite) en formant un magnifique et très large delta. C’est surtout lors des périodes de basses eaux qu’ils se déploient le plus nettement. Le visiteur qui se positionne rive gauche en face du confluent (à Anthon) découvre avec émerveillement l’immensité du delta ainsi que les deux bras de l’Ain qui se jettent dans le Rhône.

Notez que les delta sont parfois submergés. Le terrain étant très plat (en dépit de la petite élévation centrale) lors des périodes de crues ou de grosses averses en amont, l’ensemble disparait sous l’afflux des eaux.

Qu’est-ce qu’une jonction ?

Si en France « confluent » est le terme officiel désignant la rencontre de deux cours d’eau, dans certaines régions et dans certains pays francophones, on utilise aussi le terme de « Jonction ».

Ainsi en est-il de la Suisse.

Nos amis genevois nomment « La Jonction » le point de rencontre de l’Arve et du Rhône, à Genève, à quelques pas du centre-ville.

(Auteur: Patrick Huet.Texte sous copyright.)