Qu’appelle-t-on un fleuve ? Que recouvre ce terme ?

Auteur de l’article : Patrick Huet. (Contenu sous copyright.)

Définition : Le mot fleuve est une particularité française. Il désigne un cours d’eau très spécifique, à savoir un cours d’eau qui se jette dans la mer.

Patrick Huet et la péniche de la SeineLa différence est notable avec la définition d’une rivière qui, elle, se jette dans un autre cours d’eau, qu’il soit un fleuve ou une autre rivière.

La définition de base d’un fleuve.

Ceci est donc la définition de base d’un fleuve : « un cours d’eau qui se jette dans la mer ».

En parallèle à cela, que son débit soit faible ou imposant, que sa longueur de sa source à son embouchure soit minuscule ou interminable, toutes ces caractéristiques physiques n’entrent pas en ligne de compte.

Quelle longueur pour un fleuve ?

En France le plus long des fleuves dépasse les mille kilomètres. Il s’agit de la Loire. Du Mont Gerbier-de-Jonc où elle prend sa source jusqu’à la mer (à Saint-Nazaire face à l’Océan Atlantique), ses rives se déploient sur 1.012 km.

Le plus petit fleuve de France.

Le plus petit des fleuves de France surprendra nombre de lecteurs.

Il s’agit de « La Veule » (certains l’orthographient « La Veules« ). De la première goutte de sa source jusqu’à son premier baiser à la mer, ses eaux se déroulent sur 1 kilomètre et 200 mètres. Autant dire, une volée de pas pour un Fleuve-trotteur habitué à des parcours autrement plus consistants, mais une promenade agréable non loin de la mer par temps de vacances.

Pour les amateurs, sa source (et son embouchure d’ailleurs) se situe dans la commune de Veules-les-Roses, en Seine-Maritime (département 76) plus exactement dans le Pays de Caux.

Fleuve côtier.

La Veule n’est pas une exception. Les fleuves dont la longueur n’excède pas quelques dizaines de kilomètres parsèment les Côtes de France de la Mer du Nord à la Mer Méditerranée. Vu leur dimension, ils prennent leur source pas très loin à l’intérieur des terres, et la majeure partie de leur trajet s’effectue à proximité d’une côte. Ainsi, les a-t-on baptisés « Fleuves côtiers ».

Le fleuve – une exception française.

Les autres pays ne possèdent pas cette notion de fleuve dans la langue courante. Par exemple le Mississippi qu’en France nous qualifions de « fleuve », est connu aux USA comme The Mississippi River (ou Mississippi tout court). Tout grand cours est appelé « Rivière » (River).

Finir dans un lac ou un désert.

Depuis quelque temps des voix s’élèvent pour que l’on revoie la définition de fleuve dans un sens plus large.

Cette définition étendue serait :  » Fleuve : un cours d’eau qui sa course dans la mer, dans un lac ou dans un désert « .

Cette nouvelle définition est cohérente avec l’esprit de la première qui avait pour objet de différencier les cours d’eau qui alimentent d’autres cours d’eau (et dont le flux continue finalement son parcours dans une autre voie)  et ceux qui se terminent définitivement. En effet, le flux de l’eau prend fin à la mer. (Il peut arriver, si le fleuve est très puissant, que le flux se prolonge sur quelques centaines de mètres, mais il finit toujours par se dissoudre dans la mer).

Finir sa course dans un lac ou un désert.

Il se trouve qu’en certains lieux, le flux d’un cours d’eau termine sa course dans un lac. C’est rare, mais cela arrive.

De même, l’on m’a rapporté le cas d’un cours d’eau finissant dans un désert. Je n’ai pas eu l’occasion de vérifier la véracité de cette source. Je ne mentionne donc cette information qu’à titre indicatif. Car le cas peut se présenter réellement dans les grands déserts où des cours d’eau modestes se voient aspirer peu à peu, et par les sables avides et par le soleil torride, au fil de leur progression.

Une définition pertinente pour les fleuves.

Au regard de ces deux découvertes, il est donc tout à fait pertinent de présenter cette nouvelle définition plus étendue de « fleuve » : « un cours d’eau qui se jette dans la mer ou dans un lac, ou qui finit sa course dans un désert. Un cours d’eau dont le flux se termine définitivement » .